Les chats domestiques ont une influence très négative sur la vie sauvage, révèle une nouvelle étude publiée dans Proceedings of the Royal Society B. Nos félins de compagnie sont en effet les principaux vecteurs de Toxoplasma gondii, un parasite responsable de la toxoplasmose. Cette maladie est la plupart du temps bénigne chez l'être humain, mais peut entraîner des problèmes de comportement, une baisse de la fécondité ou une augmentation de la mortalité chez certains mammifères. On estime ainsi que 30 à 50% des humains seraient porteurs du parasite sans le savoir.
Des chercheurs de l'université de Colombie britannique au Canada ont examiné 45.079 cas de toxoplasmose chez 238 espèces de mammifères en passant en revue des centaines d'études. Ils ont comparé la prévalence de la maladie à différents facteurs, comme la densité humaine, la pluviométrie ou la température. Résultat : ils ont constaté une forte corrélation entre la densité humaine et le taux d'urbanisation et la prévalence de toxoplasmose chez les animaux sauvages.
« On compte environ 600 millions de chats domestiques dans le monde, soit beaucoup plus que tous les autres animaux sauvages réunis », atteste Amy Wilson, principale auteure de l'étude. Or, les souches de T. gondii des chats domestiques sont plus virulentes et ont une infectiosité supérieure à celles des espèces sauvages. Les animaux sont principalement contaminés par les eaux de ruissellement contaminées par les excréments des chats. Outre la transmission de maladies, les chats réduisent aussi la biodiversité en décimant les oiseaux et les petits mammifères.
Céline Deluzarche