"Lorsqu'un chat accorde sa confiance à un homme, c'est sa plus belle offrande" Charles Darwin

La castration des chats bientôt obligatoire?



Entre 100'000 et 300'000. C'est le nombre de chats errants qui vivraient actuellement en Suisse. Initiée par les associations Tier im Recht et Network for animal protection (NetAP), une pétition demande d'endiguer la reproduction excessive de ces bêtes par le biais de la castration et de la stérilisation obligatoire. La barre des 100'000 signatures a d'ores et déjà été atteinte. La balle se retrouve donc désormais dans le camp de la Confédération, écrit ce lundi «Blick».

Esther Geisser, présidente de la NetAP, explique: «De nombreux chats errants ont faim et souffrent de diverses maladies.» Elle rappelle qu'environ 100'000 animaux sont tués chaque année parce que personne ne les veut. Les bêtes sont abandonnées, noyées ou assommées, dénonce-t-elle. Dans un cas extrêmement grave, une femme a placé des chatons dans son congélateur pour les faire mourir de froid.

Compléter l'ordonnance sur la protection des animaux

Pour la NetAP, les dispositions juridiques actuelles ne vont pas suffisamment loin. C'est pour cela que les initiateurs et signataires de la pétition réclament l'introduction d'une réglementation valable dans toute la Suisse, qui obligerait l'ensemble des détenteurs de chats libres de leurs déplacements de les faire castrer par un vétérinaire.

Pour rappel, l'actuelle ordonnance sur la protection des animaux indique explicitement que les détenteurs d'animaux doivent «prendre les mesures que l'on peut raisonnablement exiger d'eux afin d'empêcher une reproduction excessive de leurs animaux (art. 25 al. 4 OPAn)». La NetAP souhaite compléter cette formulation par le supplément suivant: «Les chats domestiques libres de se déplacer de manière non contrôlée sont à faire castrer par un vétérinaire.»

Pétition soutenue pas plusieurs parlementaires

Des recherches menées par le quotidien alémanique montrent que 39 conseillers nationaux et conseillers aux Etats issus de tous bords ont signé la pétition. Parmi ces politiciens figurent notamment Yvette Estermann (UDC), Doris Fiala (PLR) ou encore Anita Fetz (PS). La conseillère aux Etats se dit d'ailleurs étonnée que cette thématique ne soit pas encore réglée au niveau national. «Je ne savais pas qu'il n'y avait encore aucune loi pour cela. Pourtant, faire castrer les chats qui sortent me paraît évident.» Pour la conseillère nationale UDC Barbara Keller-Inhelder, il est «juste inacceptable que 100'000 chats non-désirés soient tués chaque année dans notre pays civilisé.»

Plusieurs parlementaires craignent cependant que cette interdiction soit difficile à appliquer. «Qui est censé contrôler que les chats pouvant sortir soient bien stérilisés ou castrés?», s'interroge ainsi la conseillère nationale agrarienne Sylvia Flückiger. Esther Geisser rappelle que les Suisses sont responsables. «Nous pensons que peu de contrôles seront nécessaires.» Elle donne l'exemple de la ville allemande de Paderborn. Introduite en 2008, l'obligation de castration serait bien respectée et appliquée par la population sans qu'il n'y ait de sanctions.

ATS