Broccoli monte la garde pendant que les soldats prennent une pause.
(swissinfo.ch)
Tout a commencé avec un petit bout de brocoli en 2005. Désormais, la chatte baptisée «Broccoli» a été promue au grade de brigadier et fait officiellement partie de l’armée suisse.
Ses traits sont délicats et sa fourrure soyeuse, ce qui contraste avec son miaulement aigu. Même si elle dispose d’une chatière, elle exige qu’on lui ouvre la porte. On pourrait dire qu’elle aboie des ordres comme un sergent. Toutefois, elle dispose d’un grade encore plus élevé, celui de brigadier, et a ainsi la main mise sur la caserne militaire de Lyss (canton de Berne).
La chatte a commencé à se balader autour de la caserne en 2004. L’animal de compagnie cherchait un peu d’action et en a trouvé aux côtés des jeunes recrues, qui lui donnaient souvent à manger. Les soldats l’ont appelé Broccoli, car c’est la première chose qu’il a mangé à la caserne. Même si elle avait déjà un foyer, elle s’est éprise de l’armée.
«Elle revenait tout le temps, même à Noël quand il n’y avait pas beaucoup de gens ici pour s’en occuper», se souvient le gardien Werner Holzer. Ses propriétaires ne pouvaient pas l’empêcher de partir retrouver les recrues, si bien qu’ils ont finalement décidé de conclure un accord avec l’armée pour que l’animal puisse rester à la caserne.
Les soldats ont même collecté un peu d’argent pour lui acheter de la nourriture. «Elle adore manger», explique Werner Holzer, qui partage son bureau avec Broccoli. «Et elle est très propre. Un jour, elle a même été enfermée dans une pièce mais elle n’a pas fait pipi.» Il la décrit aussi comme très curieuse, explorant tous les recoins de la caserne.
Aujourd’hui, les 14 ans de Broccoli se font tout de même sentir. «Nous avons remarqué qu’elle n’est plus autant en forme qu’avant. Par exemple, elle ne saute plus directement du sol sur la table. Elle a besoin d’une chaise entre deux», note le gardien. Elle est toutefois encore assez énergique pour faire sa ronde, chasser des oiseaux, saluer ses amis et poursuivre un chat du voisinage qu’elle n’aime pas.
Animaux de l’armée
Il y a trois ans, Borccoli a officiellement intégré les rangs de l’armée. De nombreux autres animaux en font également partie: 105 chiens de garde, de recherche et de sauvetage et 115 autres chiens de réserve, ainsi que 57 chevaux d’équitation et quelque 200 de réserve. «Lui donner le statut de véritable animal de l’armée a du sens, surtout si Borccoli est traitée par un vétérinaire militaire», explique Werner Holzer.
Ce dernier indique qu’il y a deux autres chats dans l’armée. Ils vivent dans les écuries d’un village voisin, et leur travail consiste à attraper les souris qui mangeraient le fourrage des chevaux. Contrairement à ses collègues, Broccoli n’a même pas à lever la patte pour mériter sa pension. Injuste?
«Elle n’a pas de tâche mais elle améliore l’ambiance. De nombreux soldats sont loin de leur foyer pour la première fois et les journées peuvent leur paraître longues. S’occuper de l’animal les détend», constate encore le gardien.
Broccoli a même sa propre page Facebook avec plus de 3500 abonnés, et c’est là qu’elle s’est vu attribuer le grade de brigadier.
Broccoli est consciente de son charme
(swissinfo.ch)
Chiens policiers
Le brigadier Broccoli n’est pas le seul animal à bénéficier de fonds publics. Il y aussi Aika, un berger allemand, qui a pris sa retraite après avoir officié au sein des forces de police du canton de Schwyz cette année. La chienne a terminé son service avec un grand coup, en attrapant des intrus au cours de sa dernière nuit de travail. Elle vit désormais en toute tranquillité avec sa propriétaire, l’officier de police Monika Blätter. «Servir dans la police pendant 12 ans, c’est très long pour un chien. Elle mérite de passer de belles années à la maison avec moi», a-t-elle confié au journal Obersee Nachrichten.
Aika a servi dans la police pendant 12 ans.
(KAPO Schwyz)
Comme pour les autres chiens de police à la retraite, le canton de Schwytz continue à payer la nourriture d’Aika. Monika Blätter doit toutefois assumer les frais de vétérinaire. Le canton de Berne couvre aussi les frais pour nourrir les chiens policiers à la retraite. A Genève, les animaux qui ont au moins quatre ans de service bénéficient de la gratuité à vie de leurs frais vétérinaires.
Susan Misicka