Le compositeur et animateur romand soutient la motion Barthassat soumise aujourd’hui au Parlement et qui veut interdire l’abattage des chats errants.
Alain Morisod a pris fait et cause pour les chats errants qui sont purement et simplement éliminés.
Image: Sébastien Anex
Alain Morisod a pris fait et cause pour les chats errants qui sont purement et simplement éliminés.
Il vit à cent à l’heure entre un bateau de croisière au large de la Tunisie, où il tourne son «Festival des coups de cœur», et les répétitions pour le prochain bal à Begnins (VD), ce samedi. Mais pour soutenir «à fond», comme il dit, la motion Barthassat soumise normalement aujourd’hui au Parlement et qui vise à interdire l’abattage des chats errants, Alain Morisod, 63 ans, trouve toujours du temps. «Nous vivons au XXIe siècle. Il est inadmissible d’autoriser encore des individus à tirer sur des animaux de compagnie sans même savoir à qui ils appartiennent. L’unique solution consiste à les castrer», souligne le compositeur du «Concerto pour un été».
Il n’empêche, la motion Barthassat a déjà reçu un avis défavorable du Conseil fédéral. Selon l’exécutif, les chats errants menaceraient, à cause des risques de croisement, l’existence des chats sauvages indigènes déjà en diminution. Quant à l’option de la castration, évoquée dans la motion Barthassat, elle induirait «un travail et des frais exagérément élevés».
De quoi faire frémir Alain Morisod: «La castration des chats errants empêcherait justement ces derniers de s’accoupler avec des chats sauvages.» Au diapason du compositeur, Tomi Tomek de SOS Chats à Noiraigue (NE): «Il y a suffisamment de fondations et d’associations qui accepteraient de participer aux frais de castration ou de stérilisation. Mais cela donnerait plus de travail aux communes. Elles préfèrent faire appel à des chasseurs, c’est plus simple.»
50 000 signatures
Comme Alain Morisod et tous les musiciens de son groupe, les Sweet People, près de 50 000 Suisses ont signé la pétition contre l’abattage des chats errants, organisée par la pasionaria des félidés. La France a déjà montré l’exemple dans ce domaine depuis plus d’un quart de siècle. Selon l’arrêté du 26 juin 1987 le chat haret (errant) a été retiré de la liste des espèces chassables. Mais ces arguments seront-ils suffisants pour abolir en Suisse l’abattage des chats? La discussion devant le Parlement est prévue aujourd’hui, mais la motion Barthassat n’est pas prioritaire. En clair, si les discussions s’éternisent, la motion sera repoussée par le Conseil national à vendredi ou, pire, à la prochaine session.